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Source de l'article écrit par Badi Baltazar

Reportage - Blockupy Frankfurt
Livestreamer : Ben Borges
Né d'une initiative allemande, Blockupy est le nom d'une coalition européenne inédite, composée de groupes d'activistes, de syndicats, d'associations militantes diverses (dont Attac et le CADTM), d'étudiants, de partis de gauche allemands dont Die Linke (La gauche) et Interventionistische Linke (Gauche Interventionniste) et de mouvements sociaux internationaux (Occupy, 15M, les Indignés et Democracia Real Ya). Suite à la réunion de préparation initiée par la plate-forme European Resistance entre les 24 et 26 février derniers, ces différents acteurs des luttes sociales ont décidé de s’engager ensemble dans l'organisation de quatre journées d'actions communes les 16, 17, 18 et 19 mai à Francfort. Point d’orgue de cette collaboration internationale, la manifestation du 19 mai a mobilisé plus de 20.000 personnes dans les rues de ce haut-lieu de la finance européenne. Des plus modérés aux plus radicaux, tous étaient là pour dénoncer les ravages du capitalisme financiarisé.

Les actions programmées étaient principalement dirigées contre la politique d'austérité imposée par la Troïka (Commission Européenne, Fond Monétaire International et Banque Centrale Européenne) et le diktat des marchés financiers et du secteur bancaire. Ces 4 journées de mobilisation avaient pour objectif de bloquer le quartier des affaires de Francfort et d'envoyer un signal fort aux banques et aux dirigeants politiques européens.
De retour à Bruxelles, il nous apparait essentiel de dresser ici les premiers constats des actions menées par le collectif Blockupy, non seulement pour élargir et alimenter les débats mais aussi parce que les évènements de ces derniers jours ont été riches en enseignements pour les actions futures.

Rapports de force entre gouvernants et manifestants
Avant notre départ de Bruxelles le 16 mai, les Indignés qui campaient devant la BCE depuis plus de sept mois ont du quitter les lieux. Certains des occupants se sont complètement recouverts de peinture pour faciliter la tache aux policiers les plus zélés (voir photo ci-contre). Il leur a été promis qu'ils pourraient réintégrer leur campement dès le dimanche 20 mai. Nous avions également appris qu'un juge avait décidé d'interdire toutes les manifestation à l'exception de celle du samedi 19. De son côté, le collectif Blockupy annonçait dans un communiqué qu'il maintiendrait le programme initialement prévu. Nous venions de passer la frontière allemande et les heures qui allaient suivre s'annonçaient animées.
Sur la route entre Bruxelles et Francfort, les fils de tweets faisaient état de blocages de cars de manifestants à Berlin (voir photo ci-contre). Le plan semblait pour le moins prémédité, la police avait prévu des toilettes mobiles pour les voyageurs interceptés. de nombreux militants, connectés aux réseaux sociaux, ont néanmoins pu éviter les barrages en arrêtant leur car à Wiesbaden et en empruntant ensuite un train jusqu'à Frankfurt. Arrivé à destination, nous avons découvert une ville quadrillée, traversée par des mouvements incessants de cortèges policiers, en déplacement permanent. Le quartier des affaires avait des airs de ville morte, sans l'être vraiment. Barrages filtrants. Blocage des ponts et de la circulation. Camions anti-émeute avec canon à eau. Equipement de combat : matraques, oreillettes, armes de point, casques et masques à gaz. Uniformes noirs et verts. Caméras. Fourgons. Gilets par balles. Le décor de notre séjour était planté d’entrée : les immeubles sans âmes de la BCE, de la Commerzbank ou d’UBS, protégé par des milliers de policiers, en rang serré, près à agir au moindre signal. En position.
Si vous en doutiez encore, vous pouvez à présent mesurer l’ampleur de la paranoïa qui s’est définitivement installée dans les rapports entre gouvernants et manifestants. Certains policiers nous expliquerons d'ailleurs qu'être anticapitaliste est répréhensible et dangereux pour la sécurité du pays. L’état policier est devenu une réalité européenne que personne ne peut nier aujourd’hui. Les stations de métro autour de la BCE ont été fermées au public. Des fourgons de police équipés d’une batterie de mégaphones arpentaient le centre ville, quasi désert, rappelant que tout rassemblement et toute manifestations sont interdits.
Paradoxalement, le but que s'était fixé Blockupy de bloquer la BCE et le quartier des affaires de Francfort a été atteint sans qu'aucune action n'ai effectivement été entreprise. La ville a été bloquée pendant 4 jours par les forces de police. Les banques, les bijoutiers et autres boutiques de luxe ont fermé leurs portes, allant même jusqu'à demander à leurs employés de prendre congé ou de ne pas se rendre au bureau en costume-cravate le vendredi 18 mai.
Répression massive mais passive
Le dispositif répressif mis en place par les autorités de la ville de Francfort était inédit et mérite que l'on se penche sur ses aspects principaux. En effet, entree 5000 et 8000 policiers étaient constamment présents dans les rues de la ville, bloquant toute la zone autour de la BCE et filtrant la circulation piétone dans le quartier des affaires. Guêttant tout rassemblement de manifestants et patrouillant en permanence dans le quartier financier de Francfort, qui par ailleurs étaient complètement occupée par des files interminables de fourgons de police. Je vous laisse imaginer le coût qu'un tel déploiement représente pour la collectivité.
Outre les caméras téléscopiques que l’on pouvaient observer sur le toit de certains fourgons, certains policiers étaient équipés de caméras mobiles avec lesquelles ils filmaient et photographiaient toutes les manifestations ou du moins leur tentatives. Sans doute pour ficher les militants ou dans le vain espoir de fixer les hypothétiques scènes de violence dont ils avaient besoin pour justifier un tel déploiement de moyens.
Notons également que l’ensemble de ce dispositif policier a exerçé une influence considérable sur les militants présents à Francfort. En effet, la captation d’attention qu'opérait cette répression passive donnait l'impression d'être traqués, criminalisés et observés en permanence. Tout a été fait pour réduire le champs d’action des citoyens présents dans la ville. Les arrestations, les contrôles, les fouilles, les fichages, les ordres de quitter le territoire (dans des délais qui différaient d'une personnes à l'autre).
Cette stratégie policière est inhabituelle, principalement axée sur le nombre de policiers, la patience, l'organisation, le calme, l'intimidation, la permanence, et l'étendue du dispositif de contrôles de l'espace public. Elle ne ressemble en rien aux types de répressions que nous avons pu observer ailleurs en Europe, plutôt musclées, souvent violentes et moins bien organisées (lire aussi Les Indignés marchent sur Paris).
Droit au rassemblement
Bien que la Constitution allemande prévoit, dans son article 8, que tout Allemand non armé a le droit de manifester, avec ou sans autorisation préalable, toutes les tentatives de rassemblements ont été anticipées, contrôlées, neutralisées, en un mot, gérées par la police. Les journées des 17 et 18 mai l'illustrent à plusieurs titres.
Le 17 d'abord, jour férié, des manifestants se sont rassemblés sur la Paulsplatz (où se trouvait le premier parlement allemand avant d’abriter ensuite le musée de la démocratie) et le Römer (place piétonne du centre-ville) où ils ont planté quelques tentes (voir photo ci-contre). Les deux rassemblements ont rapidement été encerclés par des milliers de policiers. Le but de la police était de dissoudre ces manifestations et donc d'empêcher leurs rencontres. La technique de persuasion était toujours la même : quitter le cercle ou se faire arrêter. (1)
Le 18 mai, les militants ont tenté de déjouer le dispositif répressif. Séparés en plusieurs groupes, ils sont arrivés à détourner l'attention des forces de polices, en s'engageant dans une course poursuite à travers les rues de Francfort et permettant ainsi à un des groupes de militants d'atteindre symboliquement l'entrée du site de la BCE. Non sans mal, car plus de 400 arrestations ont eu lieu ce jour là. Dans la plupart des cas, des ordres de quitter la ville endéans les deux heures étaient notifiés aux étrangers. Sans compter que sous prétexte d'une situation exceptionnelle, la police se réservait le droit de prolonger les gardes à vues de 24 à 72h (soit pendant toute la durée des actions). Notons cependant, que pour des raisons encore floues, les personnes arrêtées ont été relâchées dans les heures qui ont suivi.
Bien que la police ait tenté d'empêcher que les militants y accèdent, les seuls endroits de la ville où les militants ont pu se réfugier durant leur présence à Francfort étaient l'Université Johann Wolfgang Goethe et les locaux de la DGB (Confédération des syndicats de la région Francfort Rhin-Main). Des cuisines populaires y étaient organisées, ainsi que l'accueil des personnes venus d'Allemagne, de Belgique, des pays Nordiques, de France, d'Italie, d'Espagne et d'ailleurs. Des conférences et des assemblées s'y sont déroulées également. Nous déplorons néanmoins – vu la dimension internationale des assemblées - que la plupart d’entre elles ne se soient tenues qu’en Allemand.
Le 19 mai – seule journée de manifestation autorisée – fût un succès, tant en terme de coordination que de pacifisme. Plus de 20.000 personnes d'après la police (25.000 d’après les organisateurs) ont défilé dans les rues jouxtant le quartier des affaires. La particularité du cortège résidait indubitablement dans sa composition. Plus d’une quarantaine de collectifs différents y ont évolué. Les partis, les syndicats et les organisations en tête, suivis par les mouvements sociaux.
Relations entre organisations institutionnalisées et mouvements sociaux
A la DGB, il y avait les institutions et à l’unif, il y avait les mouvements sociaux”, me disait un militant. La police s’est effectivement employée à contenir et à limiter les déplacements dans la ville en isolant les différents intervenants : des dizaines de fourgons et de caméras ont été postés aux accès à l’université et à la DGB pour intimider les militants et limiter leurs mouvements et leur potentiel de convergence. Il s’agissait pour les chiens de garde du capital de tout faire pour étouffer l’unité des différents mouvements. C’était sans compter que ces derniers cultivent et entretiennent des rapports de plus en plus fédérateurs.
Et Blockupy en est sans doute la première véritable expression. Il n'y a qu'à espérer que ce genre de convergence se multiplient dans l'avenir. Car bien que les différents acteurs des luttes sociales puissent avoir des opinions différentes sur des thèmes communs, il n’en demeure pas moins qu’ils ont des priorités communes. Mouvements d’Europe du nord et du sud, mouvements institutionnalisés et mouvement sociaux, les connexions existent à présent et le monde en est témoin. La majorité de la population européenne pensait que les citoyens allemands soutenaient la politique néolibérale de Madame Merkel. Aujourd'hui, Blockupy a sans doute indirectement réussi à démythifier cette chimère.
Troïka Paranoïa
Lors de la manifestation du 19, nous avons pu constater qu’à plusieurs reprises, le dispositif policier - omniprésent - a tenté de diviser le cortège en deux parties en se mêlant massivement à la foule des manifestants. Les policiers essayaient de séparer les organisations institutionalisés des mouvements populaires et des blocs anticapitalistes plus radicaux qui se trouvaient à la fin du défilé. Toutes ces tentatives ont été avortées grâce à la collaboration qui s’est exprimée sous nos yeux entre les différents groupes qui composaient le cortège. A tour de rôle, ils s’arrêtaient ou reculaient pour permettre à tous les blocs de refaire corps (voir le reportage vidéo de Ben Borges ci-dessous).
L’alarmisme des autorités de la ville, la dérive paranoïaque des banques implantées dans le quartier des affaires et le miroir grossissant du relai médiatique, ont légitimé des prises de décisions antidémocratiques et contraires à la Constitution allemande elle-même (brandie par des manifestants sur la photo ci-contre). Ces mesures de répression sont présentées comme exceptionnelles. Pourtant, les revendications des militants et les politiques qu’ils dénoncent n’ont elles, rien d’exceptionnel. Ce qui transparait du comportement des autorités, c'est la peur d'un renversement, la sensation au combien justifiée de perdre la main. Les aficionados du néolibéralisme font certes face à des individus pacifiques dont le seul objectif est de dénoncer les dérives du capitalisme, seulement ces derniers semblent déterminés, d'autant plus que l'implication populaire s'accroît de jour en jour.
Le zoom des projecteurs médiatiques sur d’éventuels manifestants violents traduit-il une angoisse des autorités européennes, tant politiques que financières ? La stigmatisation et l’instauration de la terreur auprès de l’opinion publique, les généralisations, et la multiplication de nouvelles lois et de nouvelles mesures répressives comme en Espagne (lire aussi Génération 15M), au Etats-Unis (#noNATO #OccupyChicago) ou au Québec (avec la loi 78) récemment, ne sont-ils pas les signes d’une perte de contrôles ? A l’heure où les gouvernements soumis à l’austérité troïkenne tombent les uns après les autres (Grèce, Roumanie), que les Irlandais s’apprêtent à voter pour ou contre l’austérité le 31 mai et que les Grecs voteront certainement contre le 17 juin prochain, nul doute que Monsieur Draghi et les acteurs de la finance ont à présent compris que les journées d’actions et la convergence des luttes de Francfort ne constituent que le premier essai d'une longue série.
Les reportages vidéos réalisés lors des journées du 17 mai et du 19 mai sont accessibles sur le site de la revue contributive LE GRAND ECART.

Va-t-on vers un début de panique sur l’euro ?


Source écrit par François Asselineau



LE DÉSÉQUILIBRE DES COMPTES INTRA-ZONE EURO A DÉPASSÉ 1.000 MILLIARDS D’EUROS

D’après nos informations venant de « milieux très bien renseignés », le montant total du déséquilibre dû à la « migration des comptes » interne à la zone euro a dépassé, début mai, la somme fantastique de 1.000 MILLIARDS d’EUROS pour la 1ère FOIS de la brève histoire de la monnaie commune européenne.
En clair, cela signifie que :
- plus de 300 milliards d’euros ont quitté l’Espagne,
- plus de 275 milliards d’euros ont quitté l’Italie,
- près de 100 milliards d’euros ont quitté la Grèce,
- près de 100 milliards d’euros ont quitté l’Irlande,
- près de 70 milliards d’euros ont quitté le Portugal,
- 40 milliards d’euros ont quitté l’Autriche,
- 34 milliards d’euros ont quitté la Belgique,
- 32 milliards d’euros ont quitté la France,
- 7 milliards d’euros ont quitté la Slovaquie,
- 7 milliards d’euros ont quitté Chypre,
- 5 milliards d’euros ont quitté la Slovénie,
et même 600 millions d’euros ont quitté la minuscule île de Malte…
Et ces sommes phénoménales sont ALLÉES SE RÉFUGIER VERS LES « EUROS-REFUGES » :
- près de 650 milliards d’euros sont allés se réfugier en Allemagne, pour y devenir des créances sur la Bundesbank,
- plus de 133 milliards d’euros sont allés se réfugier aux Pays-Bas, pour y devenir des créances sur la Banque centrale néerlandaise,
- près de 130 milliards d’euros sont allés se réfugier au Luxembourg, pour y devenir des créances sur la Banque centrale du Luxembourg,
Pour donner un ordre de grandeur du phénomène, cela signifie que le Luxembourg a désormais une créance sur la BCE, gagée sur des euros venus des pays du sud, égale à environ 2 fois et demi son PIB annuel !


UNE SITUATION DE BLOCAGE TOTAL DUE AU REFUS DE WASHINGTON D’ADMETTRE LA DÉSAGRÉGATION INÉLUCTABLE DE SON EMPIRE

L’information qui précède confirme que, loin d’être « derrière nous », la crise de l’euro est toujours bien devant nous, comme je ne cesse d’ailleurs de le dire depuis la création de l’UPR.
Contrairement à ce qu’affirment les médias, la Grèce n’est que la partie émergée de l’iceberg sur lequel le Titanic européen s’est fracassé depuis la création de l’euro. Car les situations de l’Espagne, de l’Italie, de l’Irlande, du Portugal, de Chypre, pour se limiter aux cas les plus criants, suscitent une inquiétude de plus en plus vive dans les allées du pouvoir européiste.
Or cette évolution fatale, qui ne laisse aucun doute sur l’issue de l’euro à plus ou moins long terme, se heurte frontalement au déni de la réalité venu des États-Unis.
Comme on a pu le voir dans tous les médias occidentaux, le président américain a en effet réuni ses vassaux au G8 de Camp David pour leur intimer l’ordre, sans ambages, de tout faire pour que la Grèce reste dans la monnaie commune européenne.
L’empereur Obama – qui n’est lui-même que le jouet de l’oligarchie atlantiste – est même allé jusqu’à proposer d’envoyer une équipe de conseillers techniques au sommet européen informel d’aujourd’hui à Bruxelles afin de sauver la présence de la Grèce dans l’euro (Source).
La preuve a ainsi été apportée, une nouvelle fois, que ce sont bien les Américains qui sont derrière l’euro, comme derrière la construction européenne. Mes lecteurs me rendront cette justice que je ne cesse pas de le dire, également depuis des années, et cela malgré les omissions ou les dénégations de TOUS les autres responsables politiques français.
Si les dirigeants de Washington sont si inquiets, ce n’est pas seulement par la perspective de voir la situation politique et sociale grecque exploser, conduire à la sortie de l’euro, et provoquer une nouvelle crise économique et financière dans le monde occidental.
Non. Ce qu’ils craignent par-dessus tout, c’est l’effet domino : que la sortie de la Grèce de l’euro ne conduise très vite à celle de l’Espagne, puis de l’Italie, et finalement à l’effondrement de tout l’édifice, dans une dynamique qui aurait de très fortes chances d’entraîner avec elle l’Union européenne elle-même et tous les « acquis » de la domestication atlantiste du continent depuis 60 ans.
Ce que craignent les États-Unis, c’est d’assister à un phénomène comparable à ce que vécut l’URSS en 1989-1991 : l’implosion de tout son glacis géopolitique européen, fruit des accords des conférences de Potsdam, Téhéran et Yalta.
C’est pourquoi nous sommes dans une situation de blocage total. Les pays d’Europe ne peuvent ni rester dans l’euro, ni en sortir :
=> politiquement, économiquement, socialement et financièrement, l’utopie européiste est à bout de souffle et l’euro est en survie artificielle.
=> mais l’empire américain ne peut pas davantage se résoudre à voir disparaître ces instruments de sa domination sur les peuples d’Europe que l’URSS d’Andropov et de Tchernenko ne pouvait se résoudre à voir s’effondrer le Rideau de Fer.


L’EURO EST EN CHUTE LIBRE SUR LES MARCHÉS FINANCIERS

Cette situation de blocage se voit de plus en plus nettement et a un impact croissant sur les marchés financiers du monde entier.
Les bourses font le yo-yo sur un fond tendanciel à la baisse : Paris est revenu aujourd’hui autour de 3.000 points après une chute de -2,62 % et la bourse de Milan, qui s’est effondrée de -3,68%, est ce soir au plus bas depuis 3 ans.
(source)
Quant à l’euro, il se déprécie fortement depuis plusieurs jours. Il est tombé ( à 17 h 45 le mercredi 23 mai 2012) à 1,2576 euro pour 1 dollar, ce qui est le plus bas cours depuis près de 2 ans, le 13 juillet 2010.
(source)
Notons que, pour les « chartistes », la tendance apparaît comme très baissière et l’euro pourrait rapidement tomber au prochain « seuil de résistance » à 1,19 pour 1 dollar.
Cette chute est la bienvenue pour notre économie car elle va redonner un peu d’oxygène à notre industrie gravement handicapée par le taux de change exorbitant de l’euro (qui était monté jusqu’à 1,5990 à la mi-2008).
Je rappelle cependant que, comme je l’indique dans mes conférences sur l’euro, le taux de change de l’euro convenant à la compétitivité intrinsèque de l’économie française se situe aux alentours de 1 euro pour 1 dollar. Même si son niveau actuel est plus raisonnable, il reste surévalué d’environ 20 à 25% pour notre économie.
Je souligne aussi que l’euro a perdu -21,39 % par rapport au dollar depuis son plus haut historique de 2008. Il est significatif que les partisans de l’euro, qui n’avaient pas de propos assez apocalyptiques pour prédire la future chute du franc nouveau sur les marchés des changes si la France sortait de l’euro, restent d’un silence éloquent face à cette chute de l’euro.
Notons au passage la conséquence de cette évolution sur une sortie de la France de l’euro : plus l’euro baisse face au dollar, et plus la décote éventuelle du franc nouveau face au dollar et à l’euro rémanent serait faible (et plus la surcote du nouveau deutsche mark serait forte).
L’évolution en cours ôte donc aux européistes l’un de leurs seuls arguments : celui qui consistait à faire planer la menace d’un renchérissement fantastique du coût de la dette exprimée en euros, en cas de retour aux monnaies nationales.
Outre que cet argument pouvait être facilement démonté (un État, c’est-à-dire un peuple, peut toujours imposer un remboursement décoté), la baisse très sensible de l’euro a pour conséquence que la décote éventuelle du franc nouveau serait de plus en plus limitée, si même elle avait lieu.
Quant à l’intérêt des Allemands à revenir au deutsche mark, il est … de plus en plus fort ! Là aussi, les européistes jugent plus prudent de n’en point parler.


L’ALLEMAGNE SUPERSTAR

Ce dernier point n’échappe cependant pas aux spécialistes des marchés financiers.
Alors que la Grèce et l’Espagne sont obligées de consentir des taux d’intérêt de plus en plus élevé pour placer leurs obligations d’État, nos voisins d’outre Rhin ont réussi aujourd’hui un prodige : l’Allemagne a emprunté GRATUITEMENT sur le marché obligataire avec un coupon zéro, c’est-à-dire qu’elle ne paiera pas d’intérêt sur cette dette.
La Bundesbank, chargée de l’opération, a indiqué avoir levé 4,55 milliards d’euros d’obligations à deux ans. La demande a été à peu près 2 fois plus forte que l’offre : plus de 7,74 milliards d’euros d’offres ont été reçues. Du coup, le taux de rendement moyen, qui résulte du rapport entre l’offre et la demande, est ressorti à un niveau quasi nul (0,07%), un nouveau plus bas historique pour des obligations allemandes de ce type.
Pourquoi cela ?
- parce que les investisseurs savent que les euros qu’ils prêtent à la Bundesbank se transformeraient ipso facto en deutsche mark si l’Allemagne décidait de quitter l’euro et de revenir au mark.
- parce qu’ils savent aussi que leur mark grimperait alors par rapport à l’euro rémanent ou au dollar.
- et comme ils sont tellement nombreux à anticiper que cette explosion de l’euro et ce retour de l’Allemagne au deutsche mark pourraient bien intervenir dans les deux ans, ils sont prêts pour cela à prêter de l’argent gratuitement à l’Allemagne sur des obligations de cette maturité.
Comme certains investisseurs seraient prêts à aller plus loin encore pour se procurer des euro-créances allemandes, l’Agence financière allemande a jugé nécessaire, dans un communiqué officiel, de préciser qu’elle n’a pas « pour l’instant » l’intention d’émettre des obligations à des coupons négatifs : ce qui reviendrait à rembourser moins aux prêteurs que ce qu’ils ont prêté !
« Un coupon de 0% reste pour l’instant la limite » a dit l’Agence financière allemande. Quelle classe !
Mais cette déclaration « classieuse » en dit long sur les forces telluriques qui se sont accumulées souterrainement et qui laissent augurer un tremblement de terre monétaire de force 9 sur l’échelle des marchés financiers.
François ASSELINEAU

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L’Europe et le totem-euro


Source (article publié le 8 mai)


Une bonne vingtaine de députés néo-nazis au parlement grec. Mme Merkel devrait y réfléchir. Comme du fait que son modèle d’austérité a sans doute fait perdre la présidence à son bouillon allié, Nicolas Sarkozy. Car la fameuse crise, que tout le monde s’accorde à identifier comme financière, reste avant tout éminemment politique. La conduite des affaires par l’UE et les pays membre les plus importants, celle dite d’austérité, continue à produire des effets de plus en plus spectaculaires d’ingouvernabilité. Ces fameux médecins qui nous gouvernent et qui voudraient notre bien malgré nous, comme le dit astucieusement Daniel Khon-Bendit, à force de cures, ils vont finir par rendre le patient moribond. C’est-à-dire à mettre en péril la seule valeur communément assumée en Europe, celle de la démocratie. Des Pays-Bas à la Belgique, de la Hongrie à la Norvège, de la Roumanie à l’Italie ou la France (sans oublier la Suisse) une fronde polymorphe extrême – droitière plane désormais sur l’Europe alimentée essentiellement par les instances européennes elles-mêmes, ses décisions et sa politique. Puisque l’Europe se croit docteur, qu’elle médite sur la maxime d’Hippocrate : avant tout ne pas faire du mal
L’Europe doit sérieusement se remettre en cause ne serait-ce que du fait, que depuis qu’elle gère la crise elle ne fait que produire du chaos. Chaos économique (avec une spirale vicieuse – et vertigineuse - de la dette), chaos politique (sept gouvernements ont perdu les élections depuis la « crise », pas de majorités stables malgré des systèmes électoraux bétonnés), chaos social (des peuples au bord de la crise de nerfs, paupérisés, acculés au chômage et à des conditions de travail précaires), chaos qui se traduit systématiquement par des sentiments désormais conquérants : une défiance des peuples européens vis-à-vis de l’UE, une poussée des sentiments racistes et xénophobes, un repli de soi, dont les gouvernants ne peuvent que les prendre en compte, créant, à l’ère de la mondialisation, les conditions d’un nouvel isolationnisme. La même politique engendrant les mêmes effets, la Grande Bretagne et l’Allemagne entre autres, risquent de connaître le même sort politique : des minorités agissantes bloquant les institutions et créant des impasses électorales, une radicalisation des extrêmes, des formes inédites de contre-pouvoir empêchant la routine politique traditionnelle et les alternances habituelles. Ces prémices chaotiques se renforceront élection après élection, conflit social après conflit social, impasse politique après impasse politique, tant que gouvernants et EU feront la sourde oreille et pondront des pis aller, s’ « inquiéteront » de la montée des mouvements radicalisés, ou créeront des « observatoires du terrorisme » et autres « structures de veille », remplaçant la culture du résultat par celui de l’observation. Pas besoin d’observatoire de quelque sorte pour voir, à l’œil nu, qu’être à ce point obnubilé que par la volonté de donner gage après gage au marché produit pour les citoyens une austérité désormais insupportable. Le peuple grec a subi, depuis des mois, un tel sacrifice, qu'il y a un sentiment de révolte parmi la population. Elle vient de s’exprimer lors de ce scrutin. C’est fort inquiétant vient de déclarer le ministre des affaires étrangères Alain Juppé. Soit. Et quelle est la réponse ? Commission, Allemagne, FMI, continuent à peser : il faut des mesures supplémentaires d’austérité. 
 L’économiste et prix Noblel, Paul Krugman dans un article du New York Times s’indigne : Les français et les grecs se sont révoltés. Et ils ont eu raison ! La stratégie de l’austérité, imposé par l’axe franco-anglais aux pays de la zone sud de l’euro a complètement échoué. Limiter encore plus les dépenses rend la dépression encore plus grande, comme le montre aussi l’exemple Irlandais. Même le très orthodoxe Wall Street Journal conclue de manière caustique : Il est un peu tôt pour commencer des comparaisons avec la période de l’entre deux guerres, époque qui donnèrent racine au fascisme, au communisme et le nazisme en Europe. Mais en donnant aux partis « traditionnels » la possibilité d’échouer et d’échouer encore, l’Europe risque la répétition de ce scénario. Les grecs, dit hypocritement le WSJ ont de sérieuses raisons de s’indigner envers Bruxelles. Les paquets d’aide n’ont absolument rien fait pour réduire leur propre dette. En effet, ce journal sait très bien que ces fameux paquets ne visaient en rien la dette grecque : il s’agissait, une fois encore, de sauver les banques exposées à cette dette, et peu importait la paupérisation de tout un peuple et les conséquences qui en résultent.
Aucune crise économique n’épargne une société d’une expression politique de cette crise. Continuer à faire comme si rien n’était ne fera qu’à renforcer les tendances chaotiques et, en fin de compte, porter la crise au cœur même de l’Union Européenne. Peut-être que celle-ci sera salutaire et imposera de la démocratie à un structure technocratique qui croit pouvoir encore gérer (et conditionner) la démocratie de ses pays membres. Après tout, l’Europe, n’existe théoriquement que pour promouvoir les valeurs de progrès, de justice sociale, d’équité et de justice et pour éviter la guerre. Si elle fait le contraire, si son seul but n’est plus que de se prosterner devant le totem euro, se vouer au dieu du marché, qu’elle succombe sous le poids de ses propres contradictions…

Le rêve français, entre espoir et désillusion


Source (Publié le 14 mai 2012 sur Legrandecart.net par Badi Baltazar)


Fils d’une assistante sociale et d’un médecin anti-gaulliste et bien installé, homme de l’ombre attaché aux idéaux socialistes et admirateur de François Mitterrand, il considère le gauchisme comme une voie sans issue. Faux mou, sous-estimé, beaucoup ne l’ont pas vu venir, de ces débuts au parti socialiste il y a une trentaine d’années à la bataille des trois premier mai 2012.

Le fait est qu’il a réussi à tenir tête, tant dans la réaffirmation du clivage culturel des couleurs politiques que de l’ancrage d’une droite dure, il est fier comme il dit, d’avoir été capable de redonner espoir aux Français. (2) Comme le disait récemment Serge Halimi, s’en est fini du sarkozisme, mais aussi de l’anti-sarkosisme. La stratégie de l’homme normal de François Hollande a sans nulle doute bénéficié de la réputation de Président des riches de son adversaire. Mais pas seulement. En effet, bien que le parti socialiste ait recueilli les votes d’une majorité des électeurs français, notons que c’est davantage une sanction du bilan de Nicolas Sarkozy qu’une réelle adhésion au programme socialiste qui s’est exprimée. Les images de sincérité et de simplicité ont évincé celles du culte de la personnalité et de l’extravagance. Si François Hollande a clairement prit ses distances avec la dérive stigmatisante et xénophobe du Président sortant, les attentes d’un peuple rabaissé et affaibli durant les dix dernières années n’en demeurent pas moins considérables, sans oublier que les idéologues de l’identité franco-française sont loin d’avoir dit leur dernier mot. Bien que les styles et les discours tranchent avec ceux du quinquennat qui s’achève, la vraie question demeure pour l’ensemble des Français et des observateurs : que nous réserve le nouveau Président de la République Française ? De quoi est-il réellement capable ? Fraîchement élu avec 51,62% des suffrages, François Hollande sera-t-il vraiment l’homme du rassemblement ?

A peine les premiers résultats annoncés, la Chancelière Allemande Angela Merkel l’a officiellement invité à Berlin où il devrait se rencontrer le 16 mai. Le Premier Ministre socialiste belge Elio Di Rupo était quant à lui à la Bastille, où une foule incroyablement enthousiaste attendait le discours du nouveau Président. Le relais du pouvoir n’était pas encore passé que le fil des évènements s’appropriait déjà le récit d’une présidence. Dans son discours de Tulle ce soir là, François Hollande a affirmé vouloir redresser l’emploi et la croissance, renforcer les services sociaux, l’éducation et la transition écologique. C’est ce qu’il a appelé je le cite le rêve français. Il a également demandé à ce que son mandat soit jugé sur deux engagements majeurs : la justice et la jeunesse. Il a souligné l’espoir des pays européens observateurs qui seraient, je le cite soulagés de constater que la France refuse de se résigner à l’austérité. Jean-François Coppé, chef de fil de l’UMP, acculé dans les retranchements de l’amertume, a déclaré je le cite que ces orientations consituaient une atteinte à la souveraineté de la France. Les représentants de droite, eux aussi, n’ont pas attendu une nano-seconde pour repasser à l’offensive, avec évidemment les législatives et la majorité à l’Assemblée Nationale dans le collimateur.

On ne peut envisager l’espace politique Français sans l’inscrire dans sa dynamique européenne. Que deviendra l’équilibre franco-allemand ? Quelles sont les chances de renégocier le TSCG (traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance européenne) déjà approuvés par vingt cinq états sur vingt sept ? Clairement, elles sont très minces. L’Allemagne et le président de la BCE Mario Draghi campent sur leurs positions. Leur prérogatives sont claires. Bien que ce dernier évoque la nécessité d’un pacte sur la croissance, les orientations économiques n’ont guère changé. La baisse des impôts et la baisse encore plus importante des dépenses publiques demeurent au menu. Mario Draghi n’a pas caché ses intentions aux journalistes du Wall Street Journal le 24 février dernier en déclarant, je cite : “Les Européens sont si riches qu’ils peuvent se permettre de payer les gens pour ne pas travailler” ou bien encore plus clairement : ‘Le modèle social européen est mort ». Ce que le camp de François Hollande appelle une renégociation ne sera tout au plus qu’un avenant aux accords existants. (3)

Si l’on s’en tenait aux communiqués de Bruxelles et de Francfort, le réveil pourrait sonner l’heure des désillusions et l’affaire pourrait sembler bouclée. Mais si l’on relève un peu la tête, on peut s’apercevoir que les pays européens sont loins de vouloir marcher dans les clous. En Grèce, les élections législatives du 6 mai ont illustré les fractures qui minent la société grecque. Les deux partis traditionnellement majoritaires, Nouvelle Démocratie et le Pasok – signataires des accords avec le FMI (4) – ont été désavoués par une société grecque déchirée. Le parti néo-nazi Chryssi Avghi (L’aube dorée) a ainsi remporté près de 7% des voix et le parti de gauche radicale Syriza remporte la seconde place avec près de 17 %, devant le Pasok et à 2% du parti conservateur Démocratie Nouvelle. Soutenu par une grande partie de la jeunesse, des mouvements sociaux et des intellectuels, le parti Syriza milite contre le diktat de Bruxelles et refuse d’honorer les accords des plans de sauvetage signés depuis le printemps 2010. Ce blocage institutionnel remet évidemment en cause le programme de la Troïka. Face à l’issue incertaine des élections, la formation d’un gouvernement s’annonce difficile et c’est la sortie de la zone euro qui se profilerait si la Grèce était amenée à faire défaut, ce qui constituerait probablement un appel d’air pour les voisins européens.(5) Le FMI compte sur un nouveau gouvernement pour reprendre les discussions et ré-enclencher le scénario catastrophe. Et si les tractations partisanes n’aboutissent pas, un second scrutin pourrait être organisé, avec le risque (ou la chance) que le rejet soit encore plus marqués. Il faut noter que le scénario était en quelque sorte écrit d’avance : la montée des partis traditionnellement minoritaires est avant tout la conséquence d’un rejet des partis de gouvernements, décriés par la corruption et la dégradation constante des conditions de vie. Dans l’état, Athènes nous rappelle que le traitement de choc appliqué par la Troïka depuis 4 ans a largement démontré ses effets dévastateurs. La partie des bailleurs de fonds touche à sa fin. Et la seule question à se poser dès à présent n’est pas de savoir si la Grèce fera défaut, mais plutôt quand. Le message que nous adresse le peuple grec est clair : il ne paiera pas la dette qu’on lui impute. Et lorsque les pensions et les salaires ne pourront plus être payés, une nouvelle partie débutera pour l’Union Européenne et les Grecs. Mais cette fois-ci, les pronostics ne seront pas financiers.











 
En Roumanie comme en Grèce, le bras de fer qu’entretiennent le FMI et les mouvements sociaux illustre la servilité des gouvernements européens face aux diktats des marchés.(6) Le gouvernement Roumain de Mihai Razvan Ungureanu, nommé il y a à peine trois mois suite à la pression populaire est tombé à son tour le 27 avril dernier, suite à une motion de censure déposée par l’opposition. (7) Les manifestations contre l’austérité et la colère des citoyens roumains – pris en étau entre les chantage du FMI et l’instabilité des régimes qui se succèdent – semble conduire le pays dans une impasse inéductable.


Le peuple islandais a quant à lui fait du chemin depuis l’éclatement de la crise de 2008. Sans doute volontairement maintenus à l’écart des couvertures médiatiques et des discours politiques, les citoyens d’Islande ont résisté aux pressions, fait tomber le gouvernement, nationaliser plusieurs banques du pays et refusé de payer la dette publique contractée odieusement dans le cadre de pratiques politiques non légitimes. Des propositions émanant à la fois des citoyens et des autorités politiques ont été remises au Conseil Consitutionel qui les a adoptées à l’unanimité en juillet 2011. La nouvelle Consitution est depuis en cours de rédaction. Avec une croissance économique de 2.1% en 2011 et des perspectives de 2.7 pour 2013, l’Islande semble avoir échappé aux politiques néolibérales d’austérité et de répression qui frappent les autres pays européens. (lire aussi Génération 15M). Ne s’agit-il pas là d’un bel exemple de démocratie ? (8)

Thématique importante de la campagne du Président élu, la croissance semble s’être invitée dans les débats publics. Le président de la Commission Européenne, Manuel Barozo, s’est mis à parler de taxe sur les transactions financières, le président du Conseil Européen, Herman Van Rompuy, a annoncé la tenue d’un sommet informel des chefs d’états européens dédié à la croissance le 23 mai prochain. Néanmoins, l’Allemagne a réaffirmé qu’elle continuerait à plébisciter une ligne d’autérité pure pour, dit-elle restructurer et flexibiliser les économies qui, in fine, si tout va bien, stimuleront la croissance.
A gauche, à droite, tu sais pas où tu vas, à gauche, à droite, t’as l’embarras du choix (9)
La croissance, oui, mais laquelle ? C’est la question que pose l’Observatoire Européen des Entreprises dans son rapport consacré à la conférence EU in Crisis qui s’est tenue à Bruxelles les 5 et 6 mai 2012. (10) A court-terme, comment gérer l’austérité et à long terme, quel modèle politique, social et économique repenser ? Quelle croissance ? Qu’est-ce que signifie réellement le mot croissance dans la bouche des représentants politiques et des commentateurs influents de la scène publique ? Les semaines et les mois à venir semblent cruciaux pour l’avenir des pays européens. Les promesses de Monsieur Hollande seront mises à rude épreuve dès les premières semaines. PSA et d’autres entreprises ont gardé leurs plans sociaux et leurs projets de fermetures dans leurs tiroirs, sous clé jusqu’après les législatives. Bien que ces derniers nient leurs intentions, il est prouvé aujourd’hui que des notes en ce sens ont circulé au sein des conseils d’administration.

Le prestige et le pouvoir d’influence de la constellation de lobbies qui gravitent autour du siège des institutions européennes à Bruxelles semblent inaccessibles vus depuis les embryons de réseaux de coopération syndicales, les mouvements militants, associatifs ou populaire. Pourtant, on se doit de noter qu’une dynamique de convergence est à l’oeuvre. La volonté d’influer sur les débats publics qui animent ces acteurs de la société civile répond à un profond constat de déficit démocratique. Fatigués par la résignation ambiante, de plus en plus de gens s’engagent sur les terrains de la résistance. Tous plaident pour une recomposition des besoins fondamentaux. Se nourrir, se vêtir, se loger, se soigner. Effacés de nos champs de visions par les enjeux économiques ? La crise économique devient la priorité absolue jusqu’à devenir l’avant-goût de notre imagination et l’arrière-plan de nos perceptions. Toutes les logiques tendent à s’articuler autour de cet axe. Comme l’aborde Fabien Defendini dans La disparition de l’argent, le progrès de civilisation s’est-elle coupée de la nature ?

Qu’elles soient de gauche ou de droite, les politiques économiques à la manoeuvre n’ont rien d’innovant. Héritées du siècle dernier et fortement inspirées des théories d’Hayek et de Friedman, les principes économiques qui les caractérisent se sont progressivement développés tout au long de la seconde moitié du vingtième siècle. Avec le concours des think-tanks et de certaines fondations anglo-saxones, l’idéologie libérale s’est imposée face aux politiques économiques keynésiennes appliquées depuis la crash financier de 1929 et le Glass-Steagall Act de Franklin Roosevelt. Pour simplifier, notons que le néolibéralisme en cours depuis le début des années quatre-vingt s’appuient sur les mythes de l’autorégulation et de l’autodétermination des marchés, ainsi que sur une dénigration systématique des politiques dites keynésiennes, qui privilégient l’intervention de l’Etat dans l’économie. Au regard des rebondissements et des tensions qui transpercent l’Europe ces dernières années, il est donc difficile de croire au slogan de campagne du Président victorieux, car tout porte à croire que le changement n’est pas pour tout de suite et que le seul changement possible sera celui que la population, de plus en plus tiraillée, sera amenée à décider. Le Président de gauche l’a d’ailleurs clairement rappelé lors de sa visite à Londres le 14 février dernier. (11)

Notons pour conclure que les trajectoires qui se dessinent s’éclaircissent à mesures que les populations opprimées s’expriment et que les alternatives collectives prennent forme. La remise en cause des institutions et des traités, la refonte du système monétaire, la participation active des citoyens à la vie politique, la redistribution des richesses, l’indépendance des contre-pouvoir et de la justice sont, je le crois, les seules issues viables. Quant à la question de savoir si François Hollande saura incarner ses promesses de changement : l’espoir est permis certes, mais rien n’est moins sûr ; la vague d’optimisme que suscite cette victoire électorale pourrait retomber tout aussi vite.

(1) « Le clown hypocrite » – peinture à l’huile réalisée par Gilles Rousset
(2) Après l’élection de François Hollande - Le Monde diplomatique, le 6 mai 2012
(3) La BCE en faveur d’un « pace de croissance » - Les Echos, 25 avril 2012
(4) Le FMI et l’arme de la dette - Le Buvard Bavard, 16 mai 2011
(5) En Grèce, succès de la gauche radicale, impasse institutionnelle - Le Monde diplomatique, 8 mai 2012
(6) Le chef des espions roumains nommés premier ministre - Le Monde, 8 février 2012
(7) Roumanie : le chef de l’opposition de gauche désigné premier ministre - Le Monde, 27 avril 2012
(8) L’Islande et la première e-Consitution - Le Monde, 23 juin 2011
(9) Citation extraite du morceau « A gauche, à droite » du groupe de rap hélvétique Sens Unik, sorti en 1993
(10) http://www.corporateeurope.org/eu-crisis-analysis-resistance-and-alternatives-corporate-europe
(11) Un entretien de Hollande dans la presse britannique courrouce Mélenchon - Libération, 14 février 2012
 
Cet article a été publié dans le numéro 2 de la revue contributive LE GRAND ECART
http://www.legrandecart.net/lerevefrancais/
 
 

Alerte à Fukushima !


Source écrit par Olivier Cabanel



C’est un général américain qui a sonné l’alarme : ce qui était à craindre est en train de se profiler à l’horizon, menaçant tout l’hémisphère nord.

Il s’appelle Albert N.Stubblebine, et ce général retraité de l’armée américaine a publié récemment un communiqué en tant que président de la NSF(Natural Solution Foundation), affirmant que la situation à Fukushima est en train d’empirer.
Que ce soit par l’évaporation de l’eau dans les piscines, ou en raison de l’effondrement possible de la structure, ce serait d’après lui tout l’hémisphère nord qui pourrait devenir en grande partie inhabitable, si le pire arrivait. lien
Sa déclaration est sur cette vidéo
On se souvient de l’interview récente du diplomateAkio Matsumura qui déclarait comment la catastrophe en cours de la centrale de Fukushima pouvait finalement se transformer en un évènement capable de mettre en péril toute vie sur Terre. vidéo
D’ailleurs, pour Roland Desbordes, président de la CRIIRAD (commission de recherche et d’information indépendante sur la radioactivité), « l’explosion de la centrale est encore possible parce que les combustibles sont présents en grande quantité ». lien
Le rédacteur en chef de « Natural News Com » dans un article en date du 6 mai 2012 nous informe que le30 avril 201272 ONG japonaises ont fait une demande urgente auprès du secrétaire général de l’ONU,Ban Ki-moon et du gouvernement japonais afin que des mesures immédiates soient prises pour stabiliser la piscine du réacteur n°4 de Fukushima.
Toutes les piscines de Fukushima Daiichi contiennent 11 125 assemblages de combustible nucléaire, soit près de 4 fois autant de matière radioactive que dans le cœur des réacteurs de Fukushima Daiichi, dont le césium 137 correspond à 10 fois la quantité libérée au moment de la catastrophe de Tchernobyl, et la piscine du N°4 en contient 1535 assemblages, pour un poids total de 264 tonneslien
Kaori Izumi, de Shut Tomari s’est associé à cette demande, précisant « Fukushima Daïchi n’est plus seulement un problème japonais, mais un problème international. Il est impératif que le gouvernement japonais et la communauté internationale travaillent ensemble sur cette crise avant qu’il ne soit trop tard  ». lien.
Les ONG se sont donné jusqu’au 20 mai pour récolter des appuis étrangers, et on peut lire l’intégralité de leur appel sur ce lien.
Auparavant, le sénateur américain Ron Wyden, après avoir visité le 6 avril dernier, la centrale nucléaire deFukushima, avait publié un communiqué de presse 10 jours après, soulignant le risque catastrophique, et appelant à l’intervention du gouvernement des USA.
Il a également écrit à Ichiro Fujisaki, l’ambassadeur du Japon aux Etats Unis, demandant au Japond’accepter l’aide internationale. lien
On se souvient que le 16 avrilTepco s’était dit désolé d’avoir dû rejeter dans l’océan 11 500 tonnes d’eau hautement radioactive. lien
Malgré tout, les pêcheurs de Fukushima envisagent de reprendre partiellement le travail à partir de juin en tentant de limiter leur pêche aux espèces les moins contaminées.
Mais c’est le sort de la piscine du réacteur n°4 qui pose le plus de problème, puisque TEPCO affirme que le déplacement des barres de combustible sera fait dès que possible, mais pas avant 2014 (lien) ; Pour le sénateur américain Ron Wyden, il faudrait 10 ans pour enlever toutes les barres de combustible, et le risque est trop grand d'attendre si longtemps (lien), ce que confirme le docteur Koide, de l’université deTokyolien
En effet, outre les assemblages qu’il faudra sortir de cette piscine, il faut noter que lors de l’explosion duréacteur n°3, de nombreux morceaux d’infrastructure sont tombés dans les piscines, dont une grue de 35 tonnes qui se trouve dans la piscine du n°3lien
Sur ce lien, on peut découvrir 2 vidéos sous titrées particulièrement intéressante, l’une étant réalisée parZDF, une chaine de télévision allemande lors d’une visite du site, et l’autre étant le témoignage de Nala Yukiteru, ingénieur spécialisé dans le nucléaire, et qui travaillait à Fukushima.
Revenons à la piscine du N°4.
D’une profondeur de 12 mètres, les assemblages sont placés sur le fond, dans des casiers sur une hauteur de 4 mètres, surmontés donc par 8 mètres d’eau, et plus le niveau d’eau baisse, censé absorber le rayonnement gamma, plus le rayonnement devient dangereux.
La paroi de la cuve était de 100-120 degrés, et pour accélérer le refroidissement TEPCO doit injecter 7 tonnes d’eau à l’heure.
Lors de la catastrophe le niveau d’eau de la piscine avait considérablement baissé, au point de laisser affleurer la partie supérieure des combustibles, provoquant une montée en température, un début de fonte des gaines, et d’importants rejets radioactifs et ce n’est que dix jours plus tard que la piscine a été refroidie. lien
Bertrand Barré, conseiller scientifique des services communication d’AREVA (lien) se veut rassurant, assurant que des piliers d’acier reposant sur le plancher du deuxième étage ont été installés pour consolider la piscine, et il est convaincu qu’elle pourrait résister à un puissant séisme. lien
Ce qui n’est pas l’avis de tous, puisque d'après un article paru chez « ENENEWS  » la piscine pourrait s’effondrer, ce média annonçant que la première inspection a commencé le 17 mai.
Tepco affirme avoir renforcé la structure en augmentant sa marge de sécurité de 20%. lien
Les experts veulent vérifier si elle penche, en comparant de part et d’autre le niveau d’eau dans la piscine.lien
La piscine du réacteur n°4 n’est pas la seule à poser des problèmes, puisqu’une fuite s’est produit le 12 mai, provocant un déversement d’eau contaminée dans l’océan et faisant chuter le niveau d’eau au-dessous de la base des barres de combustible. lien
Des échantillons d’eau de mer prélevés aux abords de la centrale ont révélé des taux de césium à un niveau 18 000 fois supérieurs à la norme, et la fuite aurait été colmatée par une injection de béton.
En tout cas, à 230 km de la centrale sinistrée, dans la baie de Tokyo, on a découvert une augmentation du taux de césium de 70%.
Pour lutter contre la mévente, les maraichers en sont venus à tricher sur l’origine des légumes vendus, et ceux qui sont pris la main dans le sac, ne sont pas condamnés, l’administration leur enjoint seulement de respecter les règles d’étiquetages, sans autre forme de procès. lien
Ce qui n’a pas empêché le gouvernement japonais de lever l’interdiction d’habiter la zone sinistrée dans 3 des 11 communes touchées par la catastrophe, à condition de s’en tenir à y revenir, sans pour autant y passer la nuit.
Alors les habitants qui le souhaitent s’en tiennent à nettoyer et réparer leurs maisons dévastées par le tsunami, mais le port d’une combinaison radiologique, ou d’un simple masque n’est pas obligatoire.
Une partie de cette zone autorisée se trouve pourtant entre 20 et 50 mSv/an, notamment dans le secteur de Minami-Soma.
Cette décision est consécutive à la volonté d’un maire obnubilé par la levée de l’interdiction, Katsunobu Sakurai, puisque Kiyomi Sakuma, membre de la cellule chargée des réfugiés du nucléaires a affirmé que «  seules les villes dont les maires étaient les plus motivés et les plus combatifs pour faire revivre leurs communes ont rouvert  » ajoutant « le gouvernement attend d’être sollicité par les collectivités locales pour rouvrir une ville  », façon habile de dégager ses responsabilités. lien
Le gouvernement japonais a demandé que les milliers de têtes de bétail vivant encore dans la zone d’exclusion soient abattues, avec le consentement de leurs propriétaires. lien
A la mairie de Minami-Soma, on est conscient que l’un des problèmes cruciaux est de trouver une zone pour stocker les déchets contaminés par la catastrophe, car s’il est vrai que le césium 134 a une demie vie de 2 ans, le césium 137 ne perd la moitié de sa dangerosité qu’au bout de 30 ans, et il faut donc compter un bon siècle pour que cette pollution soit moins préoccupante.
Pour endiguer l’exode, les autorités de Fukushima ont décidé de fournir une couverture médicale gratuite à toutes les personnes âgées de moins de 18 ans vivant dans la province, ce qui va coûter l’équivalent de 46 millions d’euros.
Selon le journal « Daily Yomiuri », à Minami-Soma, les bénévoles ne se battent pas pour aider à enlever les débris et nettoyer la zone ; Ils étaient beaucoup plus nombreux il y a un an et la population a diminué de 54% dans l’ex-zone d’évacuation.
En effet, que ce soit à Minami-Soma, Naraha, Hirono, Kawauchi, ou Tamura, sur les 59 000 personnesqui vivaient dans cette zone, 30 000 l’ont quitté. lien
Espérons que la communauté internationale se décidera enfin à s’investir à Fukushima afin d’éviter que le pire ne se produise.
En tout cas, avec peut-être un lien de cause à effet, les actions d’AREVA ont atteint historiquement leur niveau le plus bas chutant à 9,278 €. lien
Comme dit mon vieil ami africain : «  le monde est noir quand on a les yeux fermés  ».
L’image illustrant l’article provient de « lamauvaiseherbe.net »
Merci aux internautes de leur aide efficace.
Olivier Cabanel
Sites à visiter pour plus d’information
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